lundi 17 mai 2021

Importance de l'alimentation face au handicap

Avant Propos : L'association ASHANAH est allée à la rencontre du Docteur Corinne Skorupka, membre de la Fondation Luc Montagnier. Elle nous livre quelques clés pour comprendre l'importance de l'alimentation face au handicap, notamment dans le domaine du spectre autistique.


Docteur Corinne Skorupka


" La nutrition ne guérit rien, elle est néanmoins indissociable de toutes les véritables guérisons"   Hippocrate

" Que ton aliment soit ton médicament, que ton médicament soit ton aliment ! "  Hippocrate






L'autisme est un trouble du développement, qui se manifeste dès les premières années de la vie de l'enfant. Les signes sont divers et d'intensité variable d'un enfant à l'autre. Il se caractérise par un retard ou une absence de langage, un trouble de la communication. L'enfant est indifférent aux autres, il évite le regard et ne joue pas avec les autres enfants.
Aujourd'hui, derrière le mot autisme se cachent beaucoup de troubles : des retards de développement ou de langage, des dysphasies.

L’autisme est la plupart du temps associé à de nombreuses perturbations comme une intolérance gluten/caséine, un problème de perméabilité intestinale, une intoxication aux métaux lourds.


Le Dr Jean Seignalet a mis l’alimentation sur le devant de la scène et a montré à quel point elle pouvait avoir un lien avec de nombreuses maladies.

Mais comme le Dr Catherine Kousmine et Hippocrate avant elle, l’alimentation est notre PREMIERE médecine et probablement la première cause de nombreuses maladies.

Probablement toutes les maladies chroniques et certainement la majorité des maladies aiguës.


Autisme et nutrition

Le problème du gluten


C’est à l’époque romaine que les espèces de céréales présentant les meilleures capacités à s’agglutiner furent privilégiées. Cette propriété est directement liée à la présence de gluten.

Aujourd’hui, l’industrie agroalimentaire délaisse depuis longtemps l’exploitation naturelle des cultures au profit de « l’intensif ». Les céréales modifiées de façon exagérée deviennent de plus en plus inassimilables et sont encore plus toxiques qu’elles ne l’étaient déjà auparavant.


Le Gluten, du latin glu (colle), est une masse protéique élastique et visqueuse qui se trouve dans les grains de plusieurs céréales, dont le blé, l'orge et le seigle. On trouve ainsi du gluten dans de nombreux aliments. Pendant la cuisson, le gluten libère une partie de l'eau retenue et se lie à l'amidon contenu, donnant une texture moelleuse aux pains et autres produits de boulangerie. Il permet donc aux ingrédients de bien se lier ensemble. Plus la farine est riche en gluten, plus le pain lève. C'est tout simplement le secret d'un pain bien levé ou d'une bonne galette des rois !


C’est la quantité et la qualité des apports quotidiens qui sont fondamentaux : le gluten est présent normalement dans le pain, les pâtes, les pizzas. Mais aujourd’hui il est malheureusement utilisé dans toute l’industrie alimentaire et peut se cacher dans une multitude de produits sous des dénominations différentes.


Gluten et autisme

L’association pathogénique gluten-autisme est née des travaux épidémiologiques de Dohan qui établissait une corrélation très forte entre l’incidence de la schizophrénie et la consommation de céréales.

 

Mais c’est le Professeur norvégien Karl Reichelt, de l’Institut pédiatrique d’Oslo, qui a mis en lumière ces troubles « mentaux envahissants » causés par la dégradation partielle du gluten. Dès 1986 il a soupçonné la présence de peptides du gluten dans les urines de sujets hyperactifs, autistes, épileptiques et schizophrènes.

 

Le Professeur Reichelt élargissait cette recherche à l’autisme et établissait la présence quasi constante, et à des taux élevés, de peptides opioïdes dérivés du gluten dans les liquides biologiques d’enfants autistes. Les opioïdes sont des substances médicamenteuses dérivées de l'opium comme la morphine ou l'héroïne. En raison du déséquilibre de la flore intestinale, les protéines comme le gluten et la caséine (peptide du lait) ne sont pas digérées correctement. Elles sont transformées en dérivés gliadomorphine et casomorphine dont la structure est proche des opioïdes.


De nombreuses recherches ont suivi et ont confirmé cette thèse (voir les études de Dohan, Shattock, Cade, etc). Ces auteurs ont régulièrement détecté dans les urines d'enfants autistes des peptides de gluten et de caséine.


Une molécule de gluten peut contenir jusqu’à 16 molécules de dérivés morphiniques. Selon le professeur Reichelt, les peptides opioïdes augmenteraient la perméabilité de la barrière hémato-méningée. Ils pourraient alors aisément la franchir et se retrouver dans le liquide céphalo-rachidien. Ils se comporteraient alors dans l'organisme comme certains dérivés morphiniques en se fixant sur les récepteurs biochimiques spécifiques à ces substances. En occupant et en saturant les récepteurs, les peptides mal métabolisés vont entraîner des dérèglements du comportement et favoriser le développement de maladies dégénératives du système nerveux central. En effet, l’accumulation de ces opioïdes inhibe le développement de ce dernier, provoquant ainsi un dysfonctionnement progressif pouvant être à l’origine de troubles autistiques.


Les peptides opioïdes dérivés du gluten et de la caséine ont donc un rôle étiopathogénique dans l'autisme. Il faut savoir que ces substances morphino-mimétiques entraînent une conduite addictive, comme n'importe quelle drogue. Ils vont perturber l'apprentissage, l'affectivité, la socialisation. Ils se fixent sur les neuro-récepteurs, provoquant à long terme des troubles psychiques, cognitifs, neurologiques.

Nourris au gluten, le rat perd ses facultés d’apprentissage, le chat adopte un comportement bizarre, les chatons, les chiots et les poussins ne pleurent pas lors du sevrage. Les peptides perturbent la topicité et l’organisation cérébrale dans les premières années de vie jusqu’à la puberté.

Le déficit initial est digestif et enzymatique. La muqueuse duodénale est déficitaire en une enzyme appelée "dipeptidyl peptidase de type IV" dont le rôle est de dégrader le gluten et la caséine.

Ils ne sont alors pas complètement digérés et s'accumulent dans le sang.

Pour tous les chercheurs internationaux, les principales causes de ce déficit sont les métaux toxiques, et principalement le mercure. En s’accumulant dans l’organisme, le mercure et les autres métaux toxiques ont une action inhibitrice sur cette classe d’enzymes que l’on nomme les peptidases. L'intoxication au mercure serait donc en partie responsable de la mauvaise dégradation des protéines du blé et du lait. Ce déficit peut aussi être génétique. 

Ces peptides opioïdes vont franchirent la paroi de l'intestin et être transportés au cerveau via la circulation sanguine devenue de plus en plus perméable avec l’explosion des ondes électromagnétiques.

Les protéines du lait (caséines) produisent également des molécules opioïdes appelées casomorphines.

C'est sur la base de ces recherches qu'a été développé le « régime sans gluten et sans caséine »  (SGSC) qui soulage la plupart des enfants et adultes souffrant d'autisme ou de schizophrénie. 


Le problème du lait

Nos ancêtres ont probablement utilisé pour la première fois les laits animaux il y a 10.000 ans L’animal domestiqué a donné, en plus de la viande, une source journalière de protéines animales : le lait. Le lait de vache est par nature incompatible avec le système enzymatique humain, car sa vocation première est de nourrir les veaux. Il a toutefois traversé bien des époques et demeure aujourd’hui l’un des aliments favoris de notre consommation. Mais au fil du temps, le lait s’est profondément modifié. Nos organismes se sont plus ou moins bien adaptés en fonction de notre capital génétique.

 

Le lactose est le sucre du lait. Normalement, la lactase, une enzyme présente dans l’intestin grêle, est présente en quantités suffisantes pour dégrader le lactose en sucres simples (glucose et galactose) qui sont absorbés dans le courant sanguin. Lorsque l’activité de la lactase est basse, le lactose s’accumule et passe dans le gros intestin où il est fermenté par la flore colique. Cela donne alors des symptômes de flatulence, des douleurs et de la diarrhée.

Le nombre de bébés souffrant de reflux est de plus en plus fréquent, tout comme l’allergie ; peut-être le premier signe de l’intolérance au lait qui peut conduire à des dégâts s’il n’est pas reconnu. Ce symptôme est la plupart du temps traité par des anti-reflux ce qui pousse l’organisme du bébé à accepter de force ce lait qui lui est étranger. De plus ces anti-reflux ont des conséquences négatives dans la mise en place de la flore intestinale, comme nous le verrons dans le chapitre suivant consacré à l’intestin.

Pour Darwin, les espèces sont contraintes à s’adapter. Alors pourquoi faisons-nous face à une telle augmentation du nombre d’enfants intolérants au lait, alors que cet aliment est consommé depuis si longtemps ?

La pasteurisation et l’homogénéisation altèrent de manière significative la composition, la digestibilité et la disponibilité biologique du lait. Le lait cru certifié est un produit très différent.

Les enfants, gros consommateurs de produits laitiers, sont, bien entendu, les premières victimes. Ils sont aujourd’hui confrontés à une charge environnementale croissante et un système immunitaire de plus en plus perturbé. Les toxiques altèrent la paroi intestinale et permettent aux peptides du lait mal digéré de passer librement dans le torrent sanguin et de s’accumuler dans les divers organes.


Le syndrome entéropsychologique ou régime GAPS

Quelquefois, malgré tous les efforts alimentaires, les troubles digestifs ne sont pas réglés.

Natasha Campbell-McBride, diplômée en neurologie et en nutrition humaine, publie en 2005 le livre «GAPS (Gut And Psychology Syndrome)», aux éditions Medinform, où elle propose un traitement inédit de l’autisme en établissant un lien avec un nouveau syndrome, du même nom.

Le Professeur Montagnier, Prix Nobel de Médecine et Physiologie, relève «l’importance du macrobiote intestinal dans beaucoup de maladies», particulièrement à «la première enfance, où l’accroissement de l’autisme est spectaculaire et inquiétan dans la préface de la version française.

Beaucoup de maladies ont toutes un point commun : un déséquilibre du macrobiote (ou flore intestinale) appelé «dysbiose».

On hérite de la flore intestinale de notre mère à la naissance ; elle est composée de plus de 500 espèces connues de bactéries différentes (bénéfiques, opportunistes, transitoires) et pèse entre 2 à 3 kg. Elle constitue un petit monde où les différentes espèces doivent exister selon un certain équilibre, afin de maintenir une bonne santé physique et psychique.

L’axe cerveau-intestin est au cœur des mécanismes de l’autisme et de tous les troubles envahissants de l’enfant.

Si la diète sans gluten n’est pas adoptée, l’intolérance au gluten, dans ses formes les plus graves, peut avoir plusieurs conséquences sur la santé des enfants et participer à l’étiopathogénie de l’autisme.

L’adoption d’une diète sans gluten permet le plus souvent de faire disparaître complètement les symptômes, de traiter les carences et de prévenir d’éventuelles complications. Dans la grande majorité des cas, les tissus de la paroi intestinale reviennent à la normale.

En plus du gluten, d’autres aliments peuvent créer des intolérances alimentaires avec réactions IGG. Les aliments le plus souvent retrouvés chez les enfants autistes sont le lait, l’œuf, le maïs et le soja.

Si les aliments responsables ne sont pas retirés de l’alimentation, le système immunitaire va alors s'épuiser et s'altérer. C'est une réaction antigènes/anticorps au niveau de la paroi intestinale, silencieuse et progressive, qui entraine une augmentation de la perméabilité intestinale. En langage scientifique, on parle d'allergie de type III. Les déchets toxiques résultant de ce leaky-gut vont s'accumuler et traverser une barrière cérébrale elle-même devenue perméable.

Cette réaction silencieuse au départ est toujours dépendante de la quantité de l'aliment ingéré et surtout du temps de contact entre l'aliment et le système immunitaire d'un individu donné. Elle peut faire le lit de nombreuses pathologies, dont l’autisme, par le biais de l'inflammation chronique. L'inflammation chronique est le déclencheur et le moteur du stress oxydant.


Hypersensibilité alimentaire

L’immunité à médiation cellulaire joue aussi un rôle essentiel dans l'hypersensibilité alimentaire non allergique, et peut être observée en présence de protéines alimentaires dites protéines réactives. Ces protéines sont principalement les protéines du lait de vache, du soja et du blé. De nombreuses molécules immunitaires, appelées cytokines, sont secrétées de façon anormale en réponse à ces protéines alimentaires. Cette réaction immunitaire à médiation cellulaire peut survenir plusieurs heures, voire un à deux jours après la prise de protéines alimentaires.

L’axe cerveau-intestin revient au cœur de la problématique : apport alimentaire de protéines réactives, symptômes gastro-intestinaux, troubles du comportement.

Les travaux du Dr Jyonouchi ont démontré que cette réaction immunitaire est étroitement associée à l'inflammation gastro-intestinale. Un régime d'élimination conduit à une baisse de la production de cytokines ainsi qu’à la résolution des symptômes gastro-intestinaux. 

(Dysregulated innate immune responses in young children with autism spectrum disorders: their relationship to gastrointestinal symptoms and dietary intervention. Jyonouchi H, Geng L, Ruby A, Zimmerman-Bier BDepartment of Pediatrics, New Jersey Medical School, UMDNJ, Newark, NJ 07101-1709, USA. jyanouha@umdnj.edu)

La nutrition est donc une des bases fondamentales de la réussite du traitement des enfants autistes. Ce traitement permettra de réparer plus rapidement la barrière intestinale, première barrière de défense de l’organisme.

Chaque enfant est différent et seul la clinique et les examens biologiques nous orienteront vers le régime le mieux adapté.

Car comme le disait Antoine Beschamps, le virus n’est rien, le terrain est tout.

C’est une évidence car, sinon, comment expliquer qu’au moment des épidémies, 100% de la population ne soit pas infectés.

Certains se défendent mieux que d’autres (ils ont un meilleur terrain) et ils arrivent à passer au travers des épidémies (de grippe ou de covid).

Donc, un microbe ne s’installera ou ne se développera que sur un terrain fragilisé. Et fragilisé par quoi ? 

L’alimentation avant tout ! Les animaux l’ont bien compris, eux qui jeunent dès qu’ils sont malades. Pour une alimentation saine et équilibrée :

  1. Il faut choisir des aliments naturels, non modifiés par l’industrie alimentaire pour éviter de consommer des produits chimiques comme les colorants, les conservateurs ou pire, les graisses trans et le sirop de glucose, les 2 pires fléaux de l’alimentation moderne.
  2. Préférez les aliments biologiques, surtout pour les huiles, le beurre et les céréales complètes. Cela évite encore une fois un bon nombre de produits chimiques comme les engrais et les pesticides mais surtout cela augmente la consommation de vitamines et oligoéléments (40 à 200 % de plus dans certains légumes et céréales bio)
  3. Evitez les cuissons à haute température. Les grillades et les fritures entraînent la formation de composés chimiques toxiques et cancérigènes.
  4. Consommez des légumes et crudités aux 2 principaux repas. Non seulement ils ont une haute densité nutritionnelle (beaucoup de micronutriments pour peu de calories) mais ils apportent en plus les fibres indispensables à notre santé (transit plus régulier, absorption plus lente des sucres et des graisses, réduction du risque de cancer du côlon, du diabète)
  5. Choisissez bien vos huiles. Evitez les huiles apportant uniquement des oméga 6 comme le tournesol et le maïs et préférez-leur celles qui apportent des oméga 3 : colza en priorité et éventuellement noix et soja. Ces huiles seront consommées exclusivement crues. Consommez à volonté de l’huile d’olive crue ou cuite. Pour la cuisson, l’huile d’arachide est également acceptable.
  6. Ne négligez pas l’apport en protéines qui sont indispensables pour les muscles, les os, le cerveau et l’immunité.
  7. Privilégiez le poisson et les viandes maigres en évitant les cuissons à haute température. Les œufs seront consommés idéalement le matin.
  8. Evitez le lait de vache et ses dérivés. La majorité des adultes tolèrent mal le lactose (le sucre du lait) qui favorise les gaz et ballonnements (relire la citation d’Hippocrate au début de l’article).
  9. Préférez les fromages de chèvre et de brebis, souvent plus digestes.
  10. Réduisez au maximum votre consommation de sucres rapides.

1  Mais  l’alimentation n’est pas suffisante.

Certains enfants ont des besoins en micronutriments augmentés suite à des déficits génétiques.

Certains fabriquent mal leurs défenses antioxydantes ou ont des besoins en acides gras augmentés.

Dans ces situations, et bien d’autres encore, l’utilisation de compléments alimentaires deviendra indispensable car l’alimentation seule ne suffira pasDonc souvent au départ, il y a un gros problème d'intestin.

Et tout peut être lié. Une intolérance au gluten et à la caséine va générer une dysbiose (Candida albicans) pouvant entraîner des otites à répétitions traitées abusivement par des antibiotiques, avec pour résultats le développement de candidoses, de parasitoses et d'autres perturbations au niveau de la flore intestinale.


La  première chose, c'est traiter l'intestin. Il faut avant tout nettoyer la dysbiose avec tous les moyens possibles : antifongiques, antiparasitaires, ail, acide caprylique, de l'extrait de pépin de pamplemousse, enfin tous les produits qui vont traiter le Candida albicans. Il ne faut pas négliger les probiotiques ni la glutamine pour restaurer la perméabilité intestinale.


Il faut aussi des enzymes digestives. La mauvaise digestion du gluten et de la caséine entraîne la formation des peptides opioïdes non digérés qui vont être éliminés par l'urine.


Une fois que l'on a mis les enfants au régime et que l'on a traité l'intestin, on peut supplémenter pour une meilleur absorption des nutriments. Avec en premier les oméga-3. Quand on dose les oméga-3 d'un enfant autiste, les taux d'EPA et DHA sont anormalement bas.


Parmi les carences que l'on va surtout trouver, il y a donc principalement les oméga-3. Il faut les donner à très haute dose, entre 1 g et 1,5 g d'EPA/DHA. On ne supplémente pas un enfant à l'aveugle, il faut pratiquer un dosage des acides gras de la membrane, mais en règle générale l'enfant à de gros besoins en DHA. Les oméga-3 vont améliorer l'inflammation intestinale.



Le rôle de la vitamine A est essentiel.


Elle pourrait rétablir les branchements des récepteurs de l'acide rétinoïque qui sont essentiels à la perception sensorielle, au langage et à l'attention. En effet l'autisme pourrait être lié à la rupture d'une protéine G-alpha, ce qui entraîne des conséquences sur les récepteurs de l'acide rétinoïque dans le cerveau. En fait, 50 000 UI de vitamine A sont quelquefois nécessaires.

Mais la vitamine A peut être toxique à haute dose et ne doit jamais être administrée sans surveillance médicale à doses importantes.


Les caroténoïdes sont également très bas, mais c'est lié au fait que ces enfants ne mangent pas ou très peu de légumes. Le fait de donner uniquement des caroténoïdes améliore le taux de caroténoïdes mais la vitamine A, elle, reste basse.

À partir du moment où vous donnez beaucoup d'oméga-3, il faut aussi de la vitamine E, pour qu'ils ne s'oxydent pas. Je donnais 400 UI, ce que je trouvais énorme pour un enfant de 20 kg. Après dosages, je peux quelques fois monter les doses jusqu'à 1 000 UI.

Ils ont besoin aussi de CoQ10 à haute dose. Lorsque l'on fait un bilan, on constate un déficit très important en CoQ10.

Par son action au niveau de la mitochondrie, elle relance l'énergie et joue donc un rôle très important. Ces enfants sont tous carencés en fer, puis il y a tous les oligo-éléments, le zinc, le magnésium, le calcium.

Ce dernier est essentiel car on va souvent supprimer les produits laitiers. Il faut aussi donner du sélénium - quand on le dose il est très bas, certainement à cause de l'intoxication aux métaux lourds -, des vitamines B.


L’apport en vitamine D est aussi essentiel


Parmi les vitamines B, les plus importantes sont la vitamine B6 et les folates qui sont donnés à un taux très important. Les folates et la B12 sont les vitamines de la cognition et de la mémoire, mais aussi celles de la méthylation. Il y a aussi un problème de détoxification chez ces enfants. S'il y a autant de métaux lourds, c'est en partie parce qu'ils ne détoxiquent pas. Donc, toutes les vitamines et les nutriments de la détoxication leur sont donnés. Et puis, tous les produits hépatoprotecteurs et, en particulier, la silymarine.

Après, le MSM (méthyle sulfonyl méthane) pour la sulfoconjugaison, ainsi que la taurine. Mais, le plus important, surtout quand il y a des métaux lourds, c'est le glutathion.

Ce sont les test de détoxication hépatique qui déterminent le meilleurs traitement et il est très important de déterminer s’il y a un problème de méthylation.

 

Il faut dans ce cas-là supplémenter en méthylfolate, méthyl B12, mais,  DMG, la TMG ,SAMe.

La carnitine est, elle aussi, donnée chez ces enfants à très haute dose. 

Il ne faut jamais oublier l'acide alpha-lipoïque qui, en plus de toutes ses qualités antioxydantes, est un nutriment avec deux fonctions soufrées au niveau de sa structure qui lui permettent de capter le mercure qui, lui aussi, a deux pôles thiols. En plus, il est liposoluble et hydrosoluble et va directement au cerveau.


Dans un deuxième temps, c'est le traitement de la détoxication hépatique. On utilise le glutathion, la taurine, le MSM.

Après la mise en place du régime et des suppléments on peut envisager l’approche éducative qui deviendra beaucoup plus performante (ABA, son-rise, Padovan , Tomatis )

Références :

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(Propos recueillis en avril 2021 par l'association ASHANAH. Nous remercions chaleureusement le Docteur Skorupka pour ses conseils avisés et sa grande disponibilité)


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